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Belles reliures

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Photo GRASSET, Eugène || GILLOT, Charles. 

L'histoire des quatre fils Aymon est un récit légendaire d'origine française, qui fut à l'origine une chanson de geste issue du cycle carolingien. Les quatre héros, fils du Duc Aymon, sont présentés à Charlemagne et vont vivre de nombreuses aventures accompagnés d'un enchanteur et d'un cheval extraordinaire.
Leurs aventures sont finement illustrées par Eugène Grasset (1845-1917), un des représentants de l'Art Nouveau. Il mêle, avec délicatesse et simplicité, une iconographie inspirée du Moyen-Age et de la Chevalerie au style Art Nouveau (avec des formes stylisées et des motifs ornementaux caractéristiques comme les fleurs).
Très belle reliure de René Granghaud. La qualité d'exécution est remarquable, digne des plus grand maîtres relieur de l'époque.
Et pourtant René Granghaud est resté peu connu. Certainement à cause de son parcours atypique.
Flety ne mentionne que l'existence Victor son fils et de sa belle fille. Il ne s'étend pas plus sur le sujet et nous apprends seulement que Victor exerça rue du Cherche Midi au début du XX° siècle et que sa femme poursuivi l'activité après 1940 au 48 rue du Monsieur le Prince pendant encore une dizaine d'années.
Mais sur René, rien. Rien de rien. Comment est-ce possible ? La qualité de cette reliure est pourtant bien supérieure à ce que pouvait faire son fils et sa belle fille.
Quelques recherches complémentaires nous apprendrons de René (affectueusement appelé papa Granghaud) était pourtant reconnu dans le milieu.
Il avait découvert plusieurs procédés novateurs dans le domaine de la reliure qui ont fait de lui une sorte de maître. Il était considéré comme un artisan habile, un artiste même, ce que confirme notre reliure.
Il exerçait à Choisy-Le-Roi (avenue Victor Hugo) jusqu'en 1909. Puis il vendit son fond de commerce pour s'installer à Palaiseau dans l'espoir d'établir un atelier de papiers colorés suivant l'une de ses invention et destinés à la reliure.
Ce fut hélas un échec et il repris avec son fils son métier de relieur au 23 rue du Cherche Midi à Paris.

René et Victor avaient des idées avancées, très avancées, même.
En un mot, c'étaient des libertaires.
Ils avaient été séduits par l'humanitarisme large de la doctrine et ils menaient une vie en rapport avec leurs idées.
Ainsi les malheureux étaient toujours bien accueillis dans leur maison et leur porte était toujours ouverte à ceux qui souffraient. En toute discrétion, ils ne faisaient que ce qu'ils considéraient comme leur devoir d'homme.
Les Granghaud et la bande à Bonnot :
Victor fréquentai les milieux anarchistes à Choisy Le Roi et était impliqué dans le mouvement mais il s'en éloigna lorsque celui-ci pris une forme radicale.
Et lorsque la Bande à Bonnot, lui demanda asile, c'est avec horreur qu'il envisagea l'hypothèse de cacher de tels bandits.
Anarchiste, libertaire, oui il l'était peut-être encore, mais il ne se sentait rien de commun avec eux et refusa énergiquement.
Considéré comme traitres, les Granghaud furent prévenus par des amis que leurs jours étaient comptés.
En avril 1912, René et Victor firent l'objet d'une attaque de la bande à Bonnot avec échange de coup de feu. Heureusement la balles ne firent qu'effleurer Victor et cet événement fit l'objet d'un article dans le petit Parisien du 28 avril 1912, dont nous tirons toutes ces informations sur René Granghaud.

Photo GRANIER, Camille. 

Editions originales.
Suite de trois textes de Camille Granier alors inspecteur général des prisons. Les deux premiers sont extraits de la Revue générale d'administration, le dernier de la Revue pénitentiaire.

"Le débat rebondit à l’intérieur de la Société générale des prisons en 1895 sous forme d’une discussion autour du rapport de Camille Granier, inspecteur général des prisons. Celui-ci met l’accent sur l’aspect d’assistance pénitentiaire et la nécessité du principe de décentralisation. Il insiste sur les difficultés, les échecs des commissions de surveillance réactivées par tous les gouvernements et en attribue les causes au fait que les prisons étant administrées par une commission composée du président du tribunal, du procureur d’État et de deux membres nommés par le ministre de la Justice, en dehors du personnel administratif, les commissions de surveillance (indépendantes de l’administration) seraient trop autonomes, trop libres et donc dangereuses. Les commissions de surveillance déclineront peu à peu, laissant plutôt la place aux sociétés de patronage (bien que les missions en soient différentes). Ces débats sont néanmoins intéressants car ils mettent en lumière ces actions, ces orientations qui ont voulu “humaniser” ou “socialiser” la prison, ce sera également le cas des visites et conférences dans les prisons." Martine Kaluszynski, "La prison (et sa réforme), un enjeu formateur pour l’État républicain en construction", Revue hypermédia, 2006.

A la fin un texte de 14 pages qui semblent tirée d'un compte rendu de commission parlementaire.

Photo LE SAGE, Alain René. 
Photo MICHAËLIS, P.F. Sébastien. 
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