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Photo [Union agricole d'Afrique]. 

Le projet de l'Union agricole d'Afrique naît de la rencontre des intérêts coloniaux français en Algérie et de la volonté fouriériste de fonder une communauté suivant les principes phalanstériens (liberté, association égalitaire...). Ces intérêts s'agrègent à Lyon où se trouve un groupe fouriériste actif avec la rencontre du capitaine Gautier, officier de l’armée d’Afrique, avec Mlle Aimée Beuque, fouriériste convaincue.
Le projet d'une société civile par actions dirigeant une colonie en Algérie se dessine au cours de l'année 1845 et L’Union Agricole d’Afrique est fondée en décembre 1845. Son but était l'expérimentation du principe fouriériste d’association du capital, du travail et du talent.
Elle compte trente-trois membres dont les membres du comité d'organisation : Fleury Imbert, François Barrier, Felix Beuque et Soeur (Aimée), le Capitaine Gautier...
Le 8 novembre 1846, une ordonnance royale autorise le Comité lyonnais à fonder une Société civile de colonisation à la condition d’y accueillir trois cents familles européennes dont les deux tiers au moins doivent être d’origine française. Louis Philippe attribue à l’Union trois mille hectares au pied des collines de la vallée du Sig, à dix-huit kilomètres de la mer, sur la route d’Oran à Mascara.
Les premiers colons s'installeront en Algérie durant l'année 1847. Perdant peu à peu l'essence fouriériste du départ, la colonie du Sig perdurera cependant jusqu'à la fin du XIXᵉ siècle.

On trouve, reliés ensemble, une suite de documents provenant du comité d'organisation de l'Union agricole d'Afrique, ensemble qui nous plonge dans les premiers pas de cette expérience fouriériste :

- Projet des Statuts d'une société civile, Pour l'exploitation d'une propriété rurale en Algérie, Lyon, Dumoulin, 1845. 23 pages.
Édition originale.
L'un des premiers documents relatifs à l'Union. Il présente le projet de statuts de la société avant sa fondation qui n'aura lieu qu'à la fin de l'année 1845. Le document présente également les membres du comité d'organisation et la liste des premiers souscripteurs.

- L'Union agricole de... Société civile par actions pour l'exploitation d'une propriété rurale en Afrique, Lyon, Boitel, [1845]. 16 pages.
Édition originale.
Travaux du comité d'organisation depuis sa formation jusqu'au 25 octobre 1845. La fin du document donne le modèle de la procuration à envoyer aux souscripteurs pour la fondation de la société.

- Lettre de demande d'adhésion, novembre 1845. 3 pages.
Document en caractère de civilité probablement envoyé aux souscripteurs qui, a la veille du dépôt de demande de concession, cherche à étendre d'une dizaine de personnes le nombre de concessionnaires.
"dix à douze personnes capables par leur fortune et leur position de nous prêter un appui efficace."

- Plan avec légende, (sd). (2) feuillets dépliants.
Probablement le plan de la colonie tel qu'il était prévu aux premiers temps du projet. On y voit une enceinte de 400x300 mètres regroupant des bâtiments d'habitation et de manufactures.

- Contrat d'enrôlement des travailleurs associés, Lyon, 15 décembre 1846. 2 pages.
Document exceptionnel présentant le contrat qui liait l'Union avec les travailleurs associés.
Notre exemplaire est rempli et contre-signé par Félix Beuque (membre du comité d'administration) et Jacob Held, laboureur et cordonnier genevois de 36 ans. Jacob Held s'y engage pour un an et devient actionnaire à la hauteur de 50 francs.

- Tarif de solde des travailleurs associés et Tarif des fournitures, (sd). (2) pages.
Document passionnant pour comprendre l'économie interne à l'Union. Chaque travailleur y étant à la fois salarié et associé, la grille de salaire est définie pour l'ensemble des échelons hiérarchiques.
On remarquera que si les femmes peuvent au maximum prétendre à 70% du salaire d'un homme, elles peuvent cependant accéder au poste de directeur spécial de 1ʳᵉ classe (poste le plus haut après le Directeur général). On voit aussi qu'un salaire de 25 francs annuel est prévu pour les enfants de 0 à 5 ans...
Au verso, on trouve le tarif pour le logement et la pension complète (avec différentes options de repas et de logement).
Ainsi un Aide-ouvrier (14ème classe) touchera 504 francs par an et dépensera au minimum 360 francs pour se nourrir et 20 francs pour se loger.

- Union Agricole d'Afrique : Extrait des statuts..., Lyon, Boitel, (sd). (4) pages.
Extraits des statuts et bulletin de souscription publié après la fondation de la société civile.

- Union Agricole d'Afrique société par actions pour la fondation d'une commune agricole et industrielle dans la plaine du Sig, en Algérie, province d'Oran, Lyon, Boitel, (sd). 4 pages.
Prospectus de présentation de la société.

- Union Agricole d'Afrique société par actions... Ordonnance royale de concession. Lyon, Boitel, (sd). 4 pages.
Prospectus qui reproduit l'ordonnance royale de concession accordé à l'Union.

- Bulletin de l'Union Agricole d'Afrique :
Bulletin destinés aux sociétaires de l'Union pour rendre compte de l'avancée du projet et des premiers pas de la colonie en Algérie.
- Bulletin n°1 : 4 pages. Épreuve présentant des corrections manuscrites qui seront corrigées dans la copie diffusée. Notamment, le nom du correspondant de la ville de Nancy y est biffé.
- Bulletin n°1 : 4 pages. Impression diffusée avec la prise en compte des corrections ci-dessous, une nouvelle mise en page et l'adjonction de l'ordonnance royale de Louis Philippe accordant la concession.
- Liste des actionnaires, Année 1847 : 4 pages.
- Bulletin n°2 : Statuts de L'Union Agricole d'Afrique. 12 pages.
- Bulletin n°3 : Rapport du conseil d'Administration de l'Union Agricole d'Afrique. 30-(2) pages.
- Bulletin n°4 : 4 pages et 2 planches.
- Bulletin n°6 : Union agricole d'Afrique : Rapport sur l'administration, exercice 1847-1848
(2)-8-60 pages.
- Bulletin n°7 : Union agricole d'Afrique. 4 pages.

- Colonisation du Sig, Réponse à Mr le Maréchal Bugeaud, Oran, 1848. 4 pages. Intercalé entre le bulletin n°4 et n°6.
Article tiré de l'Echo d'Oran dans lequel le Capitaine Gautier répond au Maréchal Bugeaud qui annonçait la chute future du l'Union dans un article de la Revue des deux mondes.

- Bulletin de l'Union du Sig. Tome premier - Septembre 1849 - Aout 1850. 282-xliv-[283-298] pages. Les xliv premières pages reliées après la page 282.
Première année de publication du Bulletin de l'Union du Sig qui a remplacé le Bulletin de l'Union agricole d'Afrique, pour rendre compte aux sociétaires de l'activité de la colonie en Algérie.

Photo [FOURIERISME]. 

Édition originale.
Le banquet politique naît au moment de la Révolution française. En 1789, dans toutes les villes de France, le banquet en plein air, dans les rues, est une forme nouvelle de sociabilité pour affirmer l’enthousiasme patriotique et l’unité de la Nation. Au cours de ces repas civiques, on célèbre les nouvelles libertés.
Sous le règne de Louis-Philippe, le banquet politique va renaître comme moyen de contourner l’interdiction de réunions politique prises par le gouvernement réactionnaire du ministre Guizot.
Les fouriéristes, après la mort de Charles Fourier en 1837, adoptèrent cette pratique et se réunirent chaque année pour célébrer par un banquet l’anniversaire de sa naissance (le 7 avril 1772). A Paris, en province, à l’étranger, de nombreux banquets furent ainsi organisés, au cours desquels les orateurs se relayaient pour vanter les théories sociales du maître et pour porter de nombreux toasts.
En 1847 et 1848, cette fonction subversive du banquet se répand dans tous les bords politiques et prend de l’ampleur. En février 1848, le préfet de police de Paris interdit un banquet. À la suite de cette interdiction, une manifestation de protestation va en quelques jours se transformer en insurrection qui mettra fin à la Monarchie de Juillet.

Compte rendu du banquet de Besançon en 1847 dans lequel on notera en particulier les "Toasts" de Just Muiron "Au génie de Fourier!", Ledoux "A l'organisation du travail !", Renaud "A la confusion de la fausse sagesse !", Vuillemin "A tous les bienfaiteurs de l'humanité !".

Photo BOUTMY, Emile || RIBOT, Alexandre. 

Manuscrits originaux.
Ensemble rare et bien conservé de deux cours d'histoire constitutionnelle donnés à Sciences Po Paris en 1886 par les fondateurs de l'école : Emile Boutmy et Alexandre Ribot.
Manuscrits parfaitement lisibles et soignés par un scripteur qui restera inconnu qui fut auditeur du cours d'Emile Boutmy sur la Constitution des Etats Unis en mai-juin 1886 et du cours sur la Constitution française depuis 1789 donné par Alexandre Ribot en février-mars 1886.
Créé par Emile Boutmy au lendemain de la défaite de 1870 et de la Commune de Paris, l'École libre des sciences politiques (maintenant connu sous le nom de Sciences-Po) visait à enseigner les sciences politiques comme une science positive. Elle formera l'élite des hommes politiques jusqu'à nos jours.
1886 fut la dernière année au cours de laquelle Boutmy donnera son cours sur la Constitution des Etats Unis, on en connait une transcription dans les notes laissées par Pierre de Coubertin qui fut également auditeur de ce cours la même année. Une comparaison de la transcription des notes de Coubertin et de notre manuscrit nous laisse à penser que notre recueil est plus fidèle (semble une retranscription mot à mot) de l'enseignement de Boutmy.

Le cours d'Alexandre Ribot sur la Constitution française (seconde partie d'un cours plus étendue sur les constitutions européennes) laisse une part importante sur la naissance de la IIIème république dont les lois constitutionnelles ne furent votées qu'en 1875.

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