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Photo [DU HAILLAN, Bernard de Girard]. 

Edition originale.
Après une fin de moyen-âge où les prix ont atteint des niveaux historiquement bas, le XVIème siècle est marqué par une inflation historique des prix.
En 1563 la Chambre de Comptes de Paris se charge d'une étude sur le "renchérissement de toutes choses" en relation avec "la dépréciation des monnaies", ce qui donnera lieu à la controverse entre Malestroit ("Les paradoxes du seigneur de Malestroict sur le faict des monnoyes", 1566) et Jean Bodin (Réponse aux paradoxes de M. de Malestroict, 1568).
Notre plaquette, attribuée à Bernard de Girard du Haillan qui fut secrétaire des finances du Duc d'Anjou, vient nourrir ce débat.
Haillan définit sept causes provoquant la hausse des prix (au lieu de 4 retenues par Bodin). La première d'entre elle étant l'abondance d'or en Europe.
"La première cause doncques de la cherté est l'abondance de l'or & de l'argent, qui est en ce Royaume plus grande qu'elle ne fut jamais."
En effet depuis le début du XVIème siècle, grâce à leurs conquêtes aux Amériques l'Espagne et le Portugal ont doublé la quantité d'or circulant en Europe.
A l'abondance d'or s'ajoute pour Haillan les monopoles des Marchands, l'augmentation des échanges internationaux, la consommation du luxe par les Princes, il recoupe ainsi les 4 causes de la cherté définit par Bodin en 1568. Mais il ajoute : Une surconsommation de vins et de viandes qui vient grignoter la surface agricole allouée aux autres denrées; l'augmentation des impôts qui pesant sur les paysans diminue les surfaces mises en culture; les périodes d'infertilité que venaient de connaitre la France dans les années précédentes.

On retrouve en fait dans le texte de Haillan tous les termes de la Théorie quantitative de la monnaie telle qu'elle sera formalisée en 1910 par Fisher (MV=PY) qui met en relation le niveau des prix avec la quantité d'argent échangée et la production de ressources.

Ces débats autour de la cherté aboutiront lors des Etats généraux de 1577 à l'essai de mise en place d'une politique monétaire et l'adoption de l'Ecu en tant que monnaie de compte. ("M. de Malestroit et la théorie quantitative de la monnaie", Revue économique , 1987, 38-4, pp. 853-876).

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