BARRIER || JOURNET, Mélanges d'écrits Fouriéristes, 1836-1850

Quatorze pièces de deux membres éminents des milieux fouriéristes : François Barrier et Jean Journet.
L'ensemble a été probablement rassemblé par François Barrier, on trouve parmi les ouvrages un envoi de Barrier à sa mère ainsi qu'un envoi de Jean Journet à Barrier.
François Barrier (1813-1870), médecin à Lyon se convertit au fouriérisme au début des années 1840. Il joue un rôle très important dans la fondation d’une colonie sociétaire à Saint-Denis du Sig, en Algérie. Il fait partie du comité d'organisation qui mit en marche le projet et fut l'un des administrateurs de la société de l'Union agricole d'Afrique. Il sera le principal animateur et soutien financier de l’Ecole sociétaire de Lyon dans les années 1850. Il créera une banque "fouriériste" qui financera notamment le phalanstère du Texas.
En 1864, il quitte Lyon et sa carrière de chirurgien pour rejoindre Paris et réorganiser l’Ecole sociétaire, diriger la librairie sociétaire et se consacrer à l’écriture de traités fouriéristes.

- [BARRIER, François]. Examen et Réfutation du Discours de M. Massot, Lyon, Dorier, 1846. 62 pages.
Edition originale.
Ouvrage dans lequel Barrier, prend la défense de la doctrine sociétaire.

- Banquet commémoratif de la naissance de Ch. Fourier, Donné à Lyon le 7 avril 1846. (2 bl.)-16 pages.
Édition originale.
Les fouriéristes, après la mort de Charles Fourier en 1837, adoptèrent la pratique des Banquets républicains et se réunirent chaque année pour célébrer par un banquet l’anniversaire de sa naissance (le 7 avril 1772). A Paris, en province, à l’étranger, de nombreux banquets furent ainsi organisés, au cours desquels les orateurs se relayaient pour vanter les théories sociales du maître et pour porter de nombreux toasts.
Ici une note manuscrite (p.9) attribue l'un des "toasts" à François Barrier.

- BARRIER, François. De L'Hygiène dans ses rapports avec l'état social, (15 mars 1845). 15 pages.
Article tiré de la Revue sociale, revue socialiste lyonnaise.

- BARRIER, François. Esquisse d'une analogie de L'Homme et de l'Humanité, Lyon, Librairie sociétaire, 1846. 48 pages.
Édition originale.
Envoi manuscrit de François Barrier à sa mère sur la page de faux titre.
Ouvrage qui fait l'exégèse de certains points de la doctrine fouriériste.

- L'Union agricole de... Société civile par actions pour l'exploitation d'une propriété rurale en Afrique, Lyon, Boitel, [1845]. 16 pages.
Édition originale.
Travaux du comité d'organisation dont fait partie François Barrier, depuis sa formation jusqu'au 25 octobre 1845. La fin du document donne le modèle de la procuration à envoyer aux souscripteurs pour la fondation de la société.

- Projet des Statuts d'une société civile, pour l'exploitation d'une propriété rurale en Algérie, Lyon , Dumoulin, 1845. 23-(1) pages
Édition originale.
L'un des premiers documents relatifs à l'Union. Il présente le projet de statuts de la société avant sa fondation qui n'aura lieu qu'à la fin de l'année 1845. Le document présente également les membres du comité d'organisation (dont François Barrier ) et la liste des premiers souscripteurs.

- [BARRIER, François]. L'Union agricole d'Afrique nouveau système de colonisation de l'Algérie, Lyon, Au Siège de la Société, 1846. viii-136-(2bl.) pages et 2 planches dépliantes.
Édition originale.
Ouvrage dans lequel François Barrier présente le projet phalanstérien de l'Union agricole d'Afrique. En 1846, si la société civile dirigeant l'Union a été créée, elle n'a pas encore obtenu de Louis Philippe une concession.
Le projet des fouriéristes vient à un moment où l'État français, après avoir conquis l'Algérie, se pose la question d'une colonisation de peuplement pour rentabiliser ses dépenses militaires.



Œuvres de Jean Journet :

Jean Journet (1799-1861) se définissait lui-même comme apôtre fouriériste. Il parcourut la France, la Belgique, mais aussi le Texas pour porter la bonne parole de Charles Fourier. Ami du peintre Gustave Courbet, il fut immortalisé dans un tableau intitulé "L'Apôtre Jean Journet partant pour la conquête de l'harmonie universelle" en 1850. Personnage excentrique, il suscitait la colère des fouriéristes qui à l'image de Victor Considérant voulait normaliser le mouvement.
Il fit imprimer à compte d’auteur des livres et des brochures, de 1840 jusqu’à sa mort en 1861, empreints de mysticisme, de lyrisme apostolique et d'extravagances. Faute de ventes en librairie, Journet se fit vendeur de ses œuvres dans les rues. Il y mendiait son pain et prenait l’apparence hirsute d’un prêcheur illuminé.

- JOURNET, Jean. Cri d'indignation, complainte humanitaire, Paris, Charpentier, Septembre 1846. 16 pages.
Édition originale.
Long poème dont l'incipit est adressé aux "fainéants", les "disciples gangrénés" qui se complaisent dans une "voluptueuse somnolence" en attendant l'Harmonie.

- JOURNET, Jean. Cri de Délivrance. Intronisation du règne harmonien sur le globe, Paris, Charpentier, Novembre 1846. 16-(2) pages.
Envoi de l'auteur à François Barrier.
Édition originale.
Journet y ouvre une souscription pour la réalisation d'un Phalanstère d'enfants, un de ses grands projets. À la première place de la liste des souscripteurs, on trouve Alexandre Dumas, à qui Journet dédie un poème.

- JOURNET, Jean. Résurrection sociale. Félicité universelle, cri de Détresse, Paris, Chez L'auteur, Juin 1849. 16 pages.
Édition originale.
Texte qui incite les disciples de Fourier à se mettre en mouvement et réaliser en pratique un phalanstère.
À noter que le prix de la brochure, indiqué sur le titre, est de 5fr. pour les riches, 1fr. pour les aisés et 15 centimes dans les commerces.

- [JOURNET, Jean]. Aux fondateurs de l'Harmonie universelle, le genre humain reconnaissant, [1850]. 16 pages.
Seconde édition.
Souscripteurs et statuts de la Société de la fraternité active, une « association expérimentale » qui prévoit l’installation d’un « essaim d’hommes dévoués, germe d’une future phalange harmonienne », placé à « une à cinq lieues de la capitale », avec d’abord 18 à 25 ménages. Mais le projet de Journet ne semble pas avoir été plus loin.

- JOURNET, Jean. Le Socialisme démasqué : Cri de pitié, Les Faux prophètes , Paris, Chez tous les marchands, juin 1850. 16 pages.
Édition originale.
Long poème en forme de diatribe contre Proudhon.
Il s'ouvre sur cette strophe :
"Proudhon, Proudhon,
C'est une chanson
Qui fera raison
De ton jargon."

- JOURNET, Jean. Le Socialisme démasqué : Cri d'alarme, La Terre Promise, Paris, Chez tous les marchands, juillet 1850. 16 pages.
Édition originale.
Poème dont la cible est sans doute Emile de Girardin, qui soutint sous la seconde république le parti de Louis Napoléon Bonaparte.

- JOURNET, Jean. L'An de Salut ou la solution des solutions, par un fou, un mendiant, un apôtre, Paris, Chez tous les marchands de nouveautés, février 1851. 16 pages.
Édition originale.
Journet s'y sent toujours seul parmi les fouriéristes à vouloir l'avènement pratique de l'utopie de Charles Fourier. On y sent aussi la déception de l'espoir soulevé par la république de 1848, alors que l'idée d'un Second Empire fait peu à peu son chemin.